On nous dit de marcher. De pratiquer la marche rapide. De marcher 10 000 pas par jour… Ou 7000, ou 9000… Encore des injonctions ? Est-ce si simple ? Cela peut-il être agréable ? Le faites-vous ? En avez-vous envie ? Cela fait-il partie de votre quotidien ?
Chaque personne a sa propre histoire avec la marche…
La mienne ? Si l’on remonte au tout début, il paraît que j’ai appris à marcher plutôt tôt, à 9 mois. Mais ce ne serait en rien un signe de précocité pour la suite. Il semble que ce soit dû à un développement un peu plus rapide du sens de l’équilibre et des muscles permettant de se dresser, deux aspects dont je n’ai pas vraiment vu les répercussions à long terme !
Enfant, je marchais sans problème mais ma famille n’était en rien adepte des randonnées. La vie tournait autour de l’école, très proche, de quelques courses et activités à proximité et de beaucoup de déplacements en voiture. Je n’ai pas de souvenir marquant lié à la marche, elle faisait partie du quotidien de façon utilitaire. Etudiante en prépa puis commençant à travailler, j’ai commencé à arpenter Paris à pied mais surtout à avoir majoritairemement le réflexe du métro.
Vers 2005, j’habite à Montmartre et travaille à Richelieu-Drouot que j’atteins en bus ou métro. Un jour de grève, je découvre que ce n’est pas plus long à pied (20 mn environ) et adopte ensuite ce mode de déplacement pour ce trajet.
Un jour, une amie randonneuse (beaucoup plus âgée que moi) me convie à participer à une randonnée de groupe en région parisienne : je découvre que je peux sans effort ni douleur marcher une douzaine de kilomètres. En vacances, quel que soit le lieu, la ville, je marche beaucoup car c’est le meilleur mode de découverte.
Diététicienne, je commence forcément à m’intéresser au mouvement, à l’activité physique, à la sédentarité. A titre personnel, je vais à pied à mon cabinet, proche. Je commence ceci-dit à marcher davantage dans Paris, notamment en utilisant l’application Citymapper : quand le trajet à pied est à peine plus long que celui en transports, je le fais à pied.
Durant le confinement, j’utilise le droit de marcher dans un périmètre d’1 km et le parcours répétitif me fait adopter la compagnie des podcasts. Sortie de ce confinement, je ne reprends pas tout de suite le métro et entame de longues marches dans Paris.
Lors de mon stage Jeûne et Randonnée en 2022, j’apprécie le côté randonnée pour la beauté des paysages de Provence rencontrés même si certaines parties étaient parfois intenses, d’autant plus qu’on n’avait rien dans le ventre !
Je continue désormais à marcher beaucoup, principalement dans Paris et privilégie ce mode de transport quand mon emploi du temps et la météo le permettent.
Je ne suis pas ici pour vous dire qu’il FAUT marcher absolument ni en quelle quantité mais pour vous livrer quelques réflexions qui effleurent ce vaste sujet et peut-être résonneront pour vous.
NB : je prie les personnes qui ne peuvent pas marcher de façon ponctuelle ou permanente de m’excuser de traiter un sujet qui ne les concerne pas et est peut être douloureux.
Marcher, c’est humain !
Toutes les personnes qui écrivent et réfléchissent sur la marche rappellent cette évidence, marcher est le propre de l’être humain. Ou du moins, marcher sur deux jambes. C’est le fait, il y a 6 millions d’années, de se dresser sur deux jambes, de devenir un bipède qui a eu des conséquences essentielles sur le développement humain, celui du cerveau, l’usage de la main… A priori, seul l’humain est capable de marcher longtemps sur de longues distances sur deux jambes.
Il est naturel de marcher. Même si aujourd’hui, nous passons, pour la plupart d’entre nous, une grande partie de notre vie dans la position assise (au bureau, chez soi, dans les transports…), ce n’est pas naturel ! Il est “normal”, naturel, fondamentalement humain, de marcher. Comme le dit la journaliste-animatrice Noëlle Bréham dans une récente émission sympathique sur la marche, marcher lui est aussi naturel que respirer. Elle ne voit pas comment elle pourrait vivre sans marcher et parle de “marcher pour vivre, même pas pour penser”.
Marcher pour se connecter à soi
On dit souvent que marcher aide à prendre du recul. Quand on a l’esprit encombré, qu’on rumine des pensées pénibles, qu’on est confrontée à un problème qui semble compliqué à résoudre, il arrive souvent que partir marcher éclaircisse les pensées, fasse entrevoir des solutions. L’avez-vous déjà expérimenté ?
Dans l’émission précédemment mentionnée, Noëlle Bréham, cite, pour s’en distancer toutefois, l’écrivain Jean Giono qui disait : “Si tu n'arrives pas à penser, marche ; si tu penses trop, marche ; si tu penses mal, marche encore.”
Le généticien Axel Kahn, qui fut un grand marcheur, expliquait que marcher était “une manière d’être” et “l’activité la plus indispensable pour déployer la pensée”. De même, l’auteur Antoine de Baecque affirme quant à lui dans Une histoire de la marche que “l’expérience du corps et du terrain n’exclut pas la réflexion au contraire. Marcher enclenche la mise en marche de l’esprit, dont les pensées naissent et se développent au rythme des pas”.
Marcher pour se connecter au monde
En fait, on n’a pas besoin d’un moyen de transport autre que nos pieds pour partir découvrir son quartier, sa ville, sa région son pays, le vaste monde. Au fil des siècles, de nombreuses personnes ont arpenté la planète terre. Certes, on n’a plus, en tout cas dans nos pays occidentaux, la nécessité de le faire. Mais n’est-ce pas le meilleur moyen de découvrir le monde, de faire des rencontres, de comprendre profondément un lieu ? Quand on marche, on peut utiliser tous ses sens pour pleinement profiter de son environnement. “La marche introduit à la sensation du monde, elle en est une expérience pleine”, contrairement au train ou à la voiture où seul le regard est mobilisé, affirme David Le Breton dans son Eloge de la marche.
Bien sûr, marcher dans la nature est l’idéal, on s’oxygène mieux dans une forêt qu’en plein Paris mais on fait comme on peut !
Marcher et ralentir
Marcher plutôt qu’utiliser un mode de transport nous force à ralentir. “Le temps ralentit à la mesure du corps”, écrit David Le Breton, “la marche réduit l’immensité du monde aux proportions du corps”. En effet, on ne peut aller qu’au rythme de nos pas et cela change à la fois notre rapport au temps et à l’espace. Je suis plutôt une praticienne de la “slowlife”. Je souhaiterais que chaque personne puisse ainsi aller à son rythme, sans stress, sans se presser exagérément (si elle le souhaite). Je sais bien sûr que c’est compliqué notamment quand on doit à la fois travailler (beaucoup) et s’occuper d’une famille. Pour ma part, je préfère renoncer à certaines activités pour pouvoir aller à mon rythme et notamment, quand c’est possible, marcher plutôt que prendre les transports. Cela va certes à rebours du monde qui nous entoure, où les trotinettes électriques prolifèrent pour ne surtout pas “perdre son temps”.
Marcher avec ou sans un but ?
Qu’est-ce qui vous incite à marcher ? Plutôt avoir un but précis ou plutôt partir sans but ? Vous arrive-t-il de partir marcher sans intention, juste pour faire une balade ? Ou pour faire des photos ? Ou promener votre chien ? Préférez-vous les parcours connus ou la découverte ? Ou marchez-vous seulement par contrainte, pour aller travailler par exemple ? Avez-vous besoin d’un but pour vous motiver ? Pour ma part, j’ai parfois un but précis, un rendez-vous avec une personne, une course à faire dans un lieu particulier, une exposition à visiter, ... Ou un but plus flou, trouver un café pour travailler par exemple, sans idée préconçue du lieu. Alors, je pars dans une direction et je vois ce qui émerge. Désormais, par exemple, je fais une assez longue promenade le dimanche matin, je choisis une direction et je me laisse guider par mes pas… Faites ce qui fonctionne pour vous.
Les personnes qui pratiquent la randonnée sont de plusieurs types; Certaines planifient tout, le parcours, les étapes… D’autres, au contraire, se réjouissent d’un moment où il n’y a plus tout à prévoir, décident au dernier moment où elles vont planter leur tente. Je suppose que cela nécessite quand même une certaine habitude de la randonnée…
Marcher seule ou accompagnée ?
Je marche beaucoup seule dans Paris. On marche souvent à deux le week-end et en vacances. Je marche parfois avec une amie, avant ou après un déjeuner. Je n’ai pas de problème à marcher seule tant que c’est en ville. Et de préférence si je suis équipée d’un plan. Mais je ne me vois pas randonner seule ni tellement marcher longtemps seule dans la nature car j’ai un piètre sens de l’orientation, je le vérifie souvent ! J’ai ainsi un douloureux souvenir d’une balade en Provence il y a une dizaine d’années. J’étais, si je me souviens bien, partie à pied visiter une abbaye et le tenancier de ma maison d’hôtes m’avait donné une vague indication du chemin qui devait faire quelques kilomètres. Je me suis perdue, j’ai voulu couper et je me suis retrouvée (sans connexion téléphone) dans de vastes et denses fourrés, dont j’ai eu grand mal à me sortir. J’ai fini au bout d’un long moment par retrouver une route et demander mon chemin mais je me suis fait peur… Ceci-dit la randonnée est à la mode et il convient de s’y préparer. Libération a publié récemment des conseils en ce sens mais aussi un florilège de récits terribles de randonnées aux quatre coins du monde qui ont mal tourné…
La compagnie, cela peut être aussi celle de musique, de podcasts. Pour ma part, il m’arrive de prolonger une balade car j’écoute un podcast passionnant. Je marche aussi en silence quand j’ai envie de réfléchir ou de rêvasser. Ou bien sûr de me concentrer sur l’environnement : je n’écoute des podcasts qu’en balade à Paris dans des lieux connus, jamais ailleurs où je suis en mode découverte.
Marcher au quotidien
Il y a encore de nombreux pays où l’on est est contraint.e de marcher par obligation pour aller d’un lieu à un autre, faute d’autres moyens de transport ou d’argent pour les payer. Ici, on ne marche plus beaucoup par obligation, sauf en cas de grève par exemple. Pour la plupart d’entre nous, il n’y a plus tellement d’obligation de marcher longuement au quotidien. Mais on peut choisir de marcher. A Paris par exemple, pour éviter un changement de métro, pour se détendre en rentrant du travail, … Ou faire une courte promenade “digestive”, probablement bénéfique pour le système digestif même si le repas n’est pas trop copieux.
La marche peut être une parenthèse où vous n’êtes plus là pour personne. Pour ma part, mon téléphone est toujours éteint quand je marche : je ne souhaite pas être dérangée !
Je sais qu’il est peut-être plus compliqué de marcher quand on n’habite ni en ville ni en pleine nature mais il est parfois possible de reconsidérer ses habitudes. Je me souviens notamment de patientes qui habitaient dans des quartiers peu riants de banlieue où marcher était peu plaisant. J’essaie toujours de voir avec la personne, ce qui est possible, réaliste, quelles habitudes pourraient être adoptées durablement. Parfois, en fonction du lieu et de la distance à parcourir, il est plus simple de se mettre au vélo.
En province, quand on n’habite pas dans une grande ville, c’est bien souvent la voiture qui devient le moyen de transport incontournable. Toutefois, quand on étudie en détail son rythme de vie et ses trajets, on se rend souvent compte qu’on peut y intégrer un peu de marche. Je me souviens de personnes qui s’étaient mises à accompagner leurs enfants à l’école à pied le matin au lieu de prendre la voiture alors qu’elles avaient d’abord jugé cela impossible.
Marcher à son rythme
Parmi les injonctions il y aussi celle de pratiquer la marche rapide, soi-disant pour votre coeur. Ou de marcher une certaine durée minimale. Le problème de ces recommandations, c’est de ne pas prendre en compte les possibilités de chaque personne et de vous mettre éventuellement dans une situation de tout ou rien : si je ne peux pas marcher vite ou marcher 30 minutes, autant ne rien faire. Je pense au contraire que même marcher 10 mn peut faire du bien. Qu’on peut marcher à son rythme, même tout doucement, pour ne pas être essouflée. Si vous avez un surpoids important, vous ne pouvez peut-être pas marcher longtemps. Mais vous pouvez quand même marcher un peu. Et plus vous le ferez, à votre rythme, plus ce sera confortable. Il n’est pas question de performance ou de dépense calorique. Mais simplement de prendre en compte que nous sommes faites pour bouger et marcher est l’activité la plus simple.
Marcher librement
Marcher librement signifie bien sûr être suffisamment en forme physiquement pour le faire; Disposer d’un environnement, d’aménagements qui le permettent. Dans l’émission que je citais plus haut, l’auteur Olivier Bleys évoque non seulement la marche dans la nature mais aussi dans toutes sortes de contextes français : il a décidé d’“arpenter le monde tel qu’il est”, de découvrir le monde qu’il a “en partage avec ses contemporains”, par exemple les zones commerciales où tout est fait pour la voiture et il n’y a donc pas de trottoir. Des aménagements adéquats, ce sont aussi des bancs placés régulièrement pour pouvoir souffler de temps en temps.
Marcher librement, cela peut concerner aussi les pieds. Des bonnes chaussures certes mais pourquoi pas sans chaussettes, voire pieds nus, suggère Olivier Bleys, qui assure que le corps peut s’adapter à beaucoup de choses.
Marcher librement, ce n’est pas toujours simple en particulier quand on est une femme. On évoque régulièrement les difficultés accompagnant la place des femmes dans l’espace public, les peurs associées au fait de marcher seule, notamment le soir ou dans des zones isolées, les stratégies utilisées pour se rassurer. Mais les femmes ne sont pas en confiance bien souvent. Une liberté réelle passerait par le fait de disposer tranquillement de l’espace public et de pouvoir y marcher sereinement quel que soit le lieu et l’heure…
Marcher pour être libre aussi. J’ai lu il y a quelques mois le livre “Méfiez-vous des femmes qui marchent” de Annael Abbs. Même si le procédé du livre était un peu répétitif dans sa structure, il était intéressant de voir à quel point la décision de partir marcher longuement, à une époque et dans des circonstances où ce n’était pas simple, a permis à de nombreuses femmes, parmi lesquelles Simone de Beauvoir ou Georgia O’Keeffe, de se libérer et de découvrir la vie qu’elles voulaient vraiment mener.
La marche fait aussi partie des dispositifs de rébellion ou désobéissance civile, comme les célèbres Marche du sel de Gandhi en 1930 ou Marche sur Washington de Martin Luther King en 1963. Il y a de nombreux autres exemples. Marcher est un processus non-violent mais qui peut avoir un fort impact.
Marcher et compter ?
Nombre d’entre vous ont probablement un smartphone qui propose une application compteur de pas. L’utilisez-vous ? Vous fixez-vous des objectifs ? On a entendu parler pendant des années de la nécessité de marcher 10 000 pas par jour. J’ai toujours été contre cette injonction standard car chaque personne a son mode de vie et ses possibilités. Puis, on a découvert que ce chiffre n’avait pas de fondement scientifique. Puis on dit qu’il faudrait faire 7000 à 8000 pas. Puis que la vitesse compte aussi…
D’abord, vous n’êtes pas obligée de compter ! Mais, si cela vous intéresse de suivre vos habitudes de marche avec ce genre de système, je suggère :
de ne pas vous fixer sur des recommandations extérieures rigides,
de constater plutôt où vous en êtes et d’essayer de progresser tranquillement si vous marchez vraiment peu,
de regarder plutôt une moyenne de pas sur la semaine, car nos journées sont souvent très différentes, plus ou moins mobiles ou sédentaires,
de privilégier une appli simple qui compte les pas mais ne vous met pas de pression au résultat en vous bipant, vous évaluant…
si le nombre de pas ne vous parle pas, vous pouvez aussi observer votre temps de marche.
Quelle est votre relation à la marche ? Aimeriez-vous la faire évoluer ? Ayez-vous déjà réfléchi au sujet ? Avez-vous identifié des freins. Ayez confiance dans votre capacité à changer si cela vous dit !
Pépites
J’ai continué à écouter toutes sortes de podcasts. Passionnée des parcours individuels, comme je l’ai déjà évoqué, j’apprécie des récits de personnalités du monde culturel, artistique, universitaire, japonisant, gastronomique… Par exemple dans A Voix Nue, Le Goût de M, Chefs, Tsukimi, Affaires Culturelles, le Club des Motivé.e.s d’Holybelly, … J’apprécie aussi La Série Musicale j’ai beaucoup aimé l’émission sur Claude Nougaro et ai été très intéressée par les deux émissions évoquant la musique country à travers les parcours de Beyonce, Taylor Swift, …
J’a lu avec plaisir le petit livre La vie Konbini de Jérôme Schmidt, où l’auteur raconte le Japon et ses habitants à travers les konbini, ces commerces de proximité ouverts en permanence et qui proposent tout ce dont on a besoin (j’avais déjà lu avec intérêt deux autres livres de cette collection).
Je suis allée visiter une très belle exposition mettant en relation les artistes Hiroshi Sugimoto et Alberto Giacometti à la fondation Giacometti, avec justement l’Homme qui marche !
J’ai passé de savoureux moments dans certaines de mes adresses favorites, seule ou en très bonne compagnie : Chez Ernest, le Cyrano, Echizen Soba Togo, Jah Jah, On partage, Salicorne, Sonat (merci Anna, Christine, Darya, Jeanne, Marine et Monsieur bien sûr pour ces bons moments)
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Si vous me découvrez, je suis Ariane Grumbach, diététicienne gourmande vous aidant à faire la paix avec la nourriture et avec votre corps. Toutes les informations sur www.arianegrumbach.com
Voici une réflexion complète sur le sujet. Je pense qu'à Paris vous marchez beaucoup plus que nous provinciaux, soit en choisissant de marcher au lieu de prendre les transports en commun, mais même en les prenant. Les stations de métro et rer sont parfois très longues !
Pour ma part je n'aime pas marcher en ville, trop de pollution de gens de feux rouges. Je fais de la marche nordique qui combine plaisir de la marche et efficacité de l'activité physique.
Quel sujet inspirant, merci beaucoup. J’ai vraiment découvert le plaisir de la marche en habitant Paris et en ayant plus de voiture. Comme toi, j’adore marcher dans Paris avec un premier but puis au hasard des rues. Mon plus grand plaisir est de prendre des rues au hasard. J’y fais de belles découvertes et cela permet de déconnecter. En vacances j’apprécie les randonnées dans la nature avec d’autres personnes et sur des chemins balisés. En revanche, je me rends compte qu’une randonnée de 12 à 15 km ça va mais au delà je souffre un peu malgré le fait que je marche chaque jour à Paris.