J’espère que vous avez passé un bon été et que tout va aussi bien que possible pour vous et vos proches. Peut-être avez-vous connu des circonstances alimentaires différentes de vos habitudes, comme nombre des personnes que je revois. Au retour des vacances, certaines sont ravies d’avoir pu se détendre, se reposer, manger à leur rythme, faire des repas plus simples. Grâce au travail mené ensemble, elles savent s’écouter, dire non, se réguler. Tandis que d’autres ont pu connaître des difficultés. Peut-être parce que leur routine est un peu rigide et qu’en sortir peut tourner au grand désordre. Ou que les tentations sont grandes. Ou qu’elles se font envahir par les comportements des autres. C’est ce sujet, que je souhaite aborder, sans jugement ni culpabilisation. J’ai identifié diverses situations, qui ne sont pas d’ailleurs limitées aux vacances.
En famille
Quand vous partez en vacances dans votre famille (parents, beaux-parents, frères et sœurs, etc.), cela peut avoir des bons côtés : d’autres personnes s’occupent de préparer les repas, vous pouvez déléguer, mettre les pieds sous la table... Mais ce n’est pas toujours si simple :
d’abord, tout le monde n’a pas les mêmes goûts. Il y a évidemment la personne végétarienne ou quasiment face à une famille viandarde ; et aussi celle qui aime les produits frais et voit les autres se fournir à l’hypermarché ; celle qui tient à ses repas équilibrés et à qui on propose à peine quelques rondelles de tomate en légume, …
dans certaines familles, l’ambiance est tendue. Des différends n’ont jamais été réglés et cette tension vous met en difficulté émotionnelle, vous enlevant de la conscience de ce que vous mangez ou vous donnant envie de nourriture calmante. Ou il y a depuis des années des remarques parentales sur la silhouette…
Vos parents sont tellement contents de vous retrouver qu’ils cuisinent ou achètent tous les plats/produits que vous aimiez enfant. Sans se soucier que vos préférences aient peut-être évolué. Difficile de refuser sans les heurter. Et c’est parfois la même mère qui vous gave de desserts et critique votre poids…
Vous êtes obligée de vous caler sur le rythme alimentaire de la famille, leurs horaires rigides de repas qui sont bien différents des vôtres.
Parfois, le fait de retrouver la maison de votre enfance peut réactiver des réflexes d’alors, aller chercher des biscuits ou des bonbons dans un placard par exemple.
Tout ceci n’est pas une fatalité et une première étape vise déjà à le conscientiser…
Avec les amis
Si vous partez avec des amis, il est là encore possible que leur rythme ne vous convienne pas. Ainsi, je pense à une personne qui n’a pas faim le matin mais aime déjeuner tôt : c’est compliqué quand les autres prennent un copieux petit déjeuner et commencent à penser au déjeuner à 14h00 alors qu’elle est affamée et a fini par se jeter sur un un truc à manger. Ou alors, elle petit déjeune avec eux, tentée par la table riche en victuailles, mais alors elle n’a plus vraiment faim au déjeuner. Ou une personne qui a besoin de manger souvent alors que les autres tiennent de longues heures sans manger.
Il me paraît important de ne pas accepter automatiquement les habitudes des autres si elles ne vous conviennent pas, surtout si le séjour dure un certain temps. Mais de prendre le temps de cerner ce qui vous va ou pas, ce qui compte vraiment et de “négocier”.
A l’hôtel et au restaurant
Quand les vacances sont plutôt orientées hôtel et restaurant, cela peut conjuguer plaisir et culpabilité. Je me souviens d’une personne qui avait choisi la pension complète pour ne surtout pas s’occuper de quoi que ce soit. Mais cela donnait lieu à trois repas très copieux chaque jour, bien au-delà de son appétit, avec une difficulté à refuser ou à laisser dans son assiette.
L’hôtel, c’est aussi souvent un large buffet de petit déjeuner. Vous pouvez avoir envie de tout goûter, d’autant plus si vos petits déjeuners habituels sont un peu monotones ou si vous voyez beaucoup d’aliments que vous mangez rarement. Qu’il s’agisse d’un buffet, ou, comme nous l’avons vécu souvent au Japon dans des ryokan (auberges traditionnelles) d’un petit déjeuner fort copieux, vous n’avez pas forcément faim au déjeuner. Ou l’un a faim et pas l’autre. Une patiente me racontait qu’elle a un appétit modéré le matin même face à un appétissant buffet tandis que son conjoint mange très copieusement. Ensuite, elle a besoin de déjeuner ou a minima d’un encas le midi tandis que lui n’a pas du tout faim…
Ce type de vacances peut aussi conduire à manger beaucoup au restaurant. Même en aimant aller au restaurant, vous n’avez pas forcément envie de vous y attabler deux fois par jour pendant une semaine ou davantage. Vous avez peut-être du mal à ne pas finir votre assiette ou à laisser de côté un dessert même si vous n’avez plus faim. Sans compter l’aspect budgétaire des restaurants à répétition. J’avais évoqué sur Instagram le fait qu’il est facile en Italie de se contenter d’une part de pizza ou focaccia de boulangerie le midi alors que l’offre en France est moins adaptée, on l’a encore vérifié cet été. C’est un avantage des vacances en location ou dans une maison à soi de pouvoir faire des repas plus simples. On peut aussi aller s’approvisionner dans les épiceries ou supermarchés locaux et se composer un sandwich ou un encas sur mesure, …
A propos de RESTAURANT, voir nouveauté plus bas
Au restaurant, ne pas trop se jeter sur le pain si le repas s’annonce copieux !
En voyage
Quand vous voyagez, en particulier à l’étranger, vous pouvez être tentée de tout goûter des richesses culinaires du pays ou de la région. La gastronomie fait partie du plaisir du voyage mais il me semble que cela ne devrait pas devenir obsessionnel. On peut arriver à relativiser et renoncer à certaines spécialités. Selon le temps passé sur place. Et choisir ce qui concilie le mieux vos goûts et l’expression du lieu. Parfois, le renoncement est imposé. Exemple cet été : voyageant en train en fin de matinée de Toulon à Nice, on se réjouissait d’aller se régaler d’une socca brûlante dans le Vieux-Nice. Sauf que le train a eu 1h30 de retard, adieu la socca, remplacée par une bien triste tarte à la tomate du wagon restaurant ! Mais cela n’a pas gaché les vacances ! Une autre fois, en Bretagne, on est arrivés un lundi soir dans un village où la totalité des restaurants, bars, commerces…étaient fermés. Seule une boulangerie était ouverte et nous avons dîné d’une part de far aux pruneaux.
La souplesse de s’adapter aux circonstances…
A l’apéritif
Que l’on soit en famille ou avec des amis, l’été est souvent propice aux apéros. Alors que vous n’avez peut-être pas envie de boire, que vous préféreriez passer à table, ou que vous craignez votre comportement de relâchement face aux cacahuètes et autres chips. Il est difficile de ne pas participer mais cela ne signifie pas forcément pour autant se jeter sur les boissons ou les nourritures. Il est intéressant aussi de savoir quel est le repas qui va suivre. Et vous pouvez vous concentrer sur les conversations plutôt que les mets. La question de l’alcool est de plus en plus souvent évoquée et il n’est pas évident d’affirmer son refus de boire dans une collectivité qui a des habitudes. J’espère que la tolérance et l’ouverture vont progresser…
En pique-nique
J’ai eu le plaisir de participer à une émission Grand Bien Vous Fasse sur le pique-nique en compagnie d’une passionnée du sujet, la journaliste-animatrice Raphaële Marchal, et d’un spécialiste de sandwiches, Hirmane alias The Dwichtorialist. Farida, qui animait, voulait m’embarquer sur le côté nutritionnel des aliments mais j’ai répété un de mes credos, rien d’occasionnel n’est grave, et ce n’est pas un problème de manger des chips par exemple. Il est plaisant d’avoir une certaine variété sans y consacrer trop de temps. Mais aussi en évitant de trop préparer/acheter en quantité pour ne pas gaspiller ou se forcer à finir.
Toutes ces situations n’empêchent pas nécessairement de bien manger, de manger varié, à votre rythme et selon votre appétit. Ce qui me parait important :
Voir les choses globalement : gardez en tête que l’équilibre alimentaire se fait dans la durée. Un repas de pique-nique ou au restaurant n’est pas nécessairement équilibré en soi mais vous pouvez avoir un équilibre global en faisant confiance à vos envies et en trouvant ce qui est disponible à proximité.
Pratiquer la souplesse et l’adaptation aux circonstances, vous ne pouvez pas tout maîtriser !
Vous faire confiance, vous écouter, prendre le temps de vous recentrer sur vos besoins, vous connaître bien sûr,
Savoir ce qui est vraiment important pour vous et votre bien-être pour trouver un équilibre entre l’affirmation de vos propres besoins et les nécessaires compromis de la vie à plusieurs,
Si ce type de situation est difficile à gérer pour vous ou, au contraire, si c’est le quotidien alimentaire de rentrée qui vous tracasse, contactez-moi pour qu’on en parle ! !
Nouveau projet : MINCIR AU RESTO !
J’offre aux Parisiennes une nouvelle possibilité de “travailler” avec moi sur le comportement alimentaire IN SITU : au restaurant ! Rendez-vous une fois par mois en petit groupe autour d’un repas pour parler sensations alimentaires, choix, culpabilité, peur du restaurant, goût du sucré, manger en conscience, rapport au poids… Il ne s’agit en aucun cas d’une injonction à mincir à tout prix, c’est juste un titre court !
Première date vendredi 4 octobre (lieu à préciser). Me contacter si intéressée
Pépites
En vacances loin de chez moi je profite de tout ce qui m’entoure et n’écoute pas de podcasts. Mais j’ai été aussi beaucoup à Paris cet été et mes oreilles se sont réjouies de nombreuses écoutes de qualité, notamment :
Des Masterclasses de France Culture : j’ai notamment apprécié celles avec Claire Berest ou Annette Wieviorka.
Par leur biais, je suis aussi tombée sur une intéressante série de tables rondes du Collège de France en lien avec les Jeux Olympiques, explorant différents aspects du sport, de la notoriété aux migrations, du droit à la biologie, ...
Encore sur France Culture, dans la série Toute Une Vie, j’ai apprécié par exemple les épisodes sur Jeanne Moreau ou Anita Conti (des rediffusions),
J’ai beaucoup aimé aussi la Grande Traversée consacrée au mathématicien Alexandre Grothendieck
Sur France Inter, j’ai écouté avec plaisir une éclectique nouvelle saison de l’émisssion de Christophe Conte, French Collection, avec par exemple Anne Sylvestre, Laurent Voulzy, Elli et Jacno, …
Bonjour Ariane,
Merci pour votre newsletter, je les lis toujours avec beaucoup d'intérêt et de plaisir.
Bonne fin de smeaine!
MINCIR AU RESTO - CHANGEMENT ! CE SERA FINALEMENT MERCREDI 2 OCTOBRE AU DEJEUNER.
Inscriptions https://arianegrumbach.sumupstore.com/article/mincir-au-resto-n01-dejeuner-2-octobre-2024-promo